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          De Sophie Berthelot à Germaine Tillion, histoire des femmes au Panthéon

          De Sophie Berthelot à Germaine Tillion, histoire des femmes au Panthéon

          C’est officiel: il y aura bientôt quatre femmes dans la crypte du bâtiment. À cette occasion, la rédaction revient sur les femmes «panthéonisées» et propose d’imaginer qui pourrait les rejoindre.

           

          François Hollande s’est-il inspiré du rapport remis en octobre 2013 par le Centre des monuments nationaux pour arrêter ses choix? Lors de la consultation de septembre, quelque 30 000 internautes avaient suggéré plusieurs noms de femmes s’étant illustrées par leur «courage» et «leur engagement républicain» (Olympe de Gouges, Simone de Beauvoir, Lucie Aubrac, George Sand ou Sœur Emmanuelle). Retour sur l’histoire compliquée des femmes au Panthéon.

          Elles y sont…

          Sophie Berthelot arrive la première au Panthéon en qualité d’épouse du chimiste Marcellin Berthelot. Son mari avait déclaré qu’il ne survivrait pas à sa femme. Il s’éteint quelques minutes après la disparition de celle-ci, le 18 mars 1907. Après des obsèques nationales, le gouvernement décide d’inhumer les deux époux au Panthéon le 26 mars 1907.

          Marie Curie est la seule femme à avoir été deux fois nobélisée (Prix Nobel de physique en 1903 et Prix Nobel de chimie en 1911). Ses recherches sur la radioactivité et sa découverte du polonium et du radium en font une des scientifiques majeures du XXe siècle. Ses cendres ainsi que celles de son mari Pierre Curie sont transférées au Panthéon le 20 avril 1995.

          Elles y rentrent…

          Germaine Tillion, fondatrice de l’ethnologie moderne, met très vite en place, dès 1940, le réseau de résistance du Musée de l’Homme par pur patriotisme. Dénoncée et arrêtée le 13 août 1942, elle est déportée à Ravensbrück. Marquée par cette expérience, elle n’a de cesse de défendre les droits de l’homme en s’opposant notamment à la guerre d’Algérie.

          Geneviève Anthonioz-de Gaulle a choisi de faire de sa vie une lutte incessante contre l’inhumanité. Résistante et elle aussi déportée à Ravensbrück, la nièce préférée du général poursuit toute sa vie son combat contre la précarité. Le projet de loi sur l’exclusion qu’elle a longtemps défendu est adopté en juillet 1998. Elle est la première femme à recevoir les insignes de la Grand'Croix de la Légion d'Honneur.

          Et pourquoi pas elles?

          Louise de Bettignies, la première «résistante» de la guerre 14-18. Elle organise dès l’automne 1914 la lutte contre les Allemands à Lille et fonde un réseau de renseignements. Inconnue du grand public, son rôle d’espionne permet de sauver quelque 9 000 soldats britanniques.

          Simone de Beauvoir, essayiste, philosophe, romancière, est une des théoriciennes du féminisme en France. Adepte de l’existentialisme et de l’athéisme, elle rédige le manifeste des 343 en 1971 et fait ainsi avancer considérablement la cause des femmes.

          Alexandra David-Néel assoiffée de liberté et d’Orient, est la première occidentale à entrer à Lhassa en 1924. Infatigable exploratrice, elle fait reculer les préjugés au cours de ses nombreux voyages.

          Louise Michel se bat contre les troupes de Bismarck puis celles de Versailles en 1871 avant d'être déportée en Nouvelle-Calédonie. Elle incarne une femme déterminée, empreinte de justice sociale et de démocratie qui rêvait, enfant, de «mourir en martyre».

          Jacqueline de Romilly, première femme admise au Collège de France, sans cesse émerveillée par les textes antiques. Cette helléniste humaniste a toujours cru en l’homme, en son esprit, en sa liberté de jugement et son goût de la vérité. Elle a défendu, sa vie entière, le grec ancien.

          George Sand est très connue pour ses célèbres aventures amoureuses. De Prosper Mérimée à Frédéric Chopin en passant par Marie Dorval, Franz Liszt et Alfred de Musset, sa vie sentimentale a été très tumultueuse. Mais elle est aussi une femme de lettres engagée politiquement et a participé activement à la Révolution de 1848.

          Sœur Emmanuelle est l’une des personnalités préférées des Français. Avec son franc-parler, sa générosité et son don de soi, elle a attiré l’attention sur les plus démunis. Joie et espérance sont les notions qu’elle a distillées autour d’elle. 

          Marguerite Yourcenar, première femme académicienne en 1980, occupe une place essentielle dans le paysage littéraire français. Affranchie des conventions, elle a élaboré une œuvre hors de tout courant qui la rend inclassable.

          Copyright, photo à la une: ©Rue des Archives/Collection Gregoire

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